28 Décembre 2023
2015. Yann rentre du bureau au volant de sa voiture, lorsqu’un embouteillage inattendu perturbe sa progression. Le directeur n’a plus le choix : il doit ralentir, s’immobiliser, attendre. Il se retrouve alors seul face à ses pensées.
La nuit tombe sur l’habitacle quand la circulation reprend. Perturbé par ce qu'il a vu, Yann décide de continuer à rouler. Depuis quelques semaines, sa réussite s’effrite et son ambition trouve sa limite. Entre ses déconvenues professionnelles et sa rupture récente, un vieux souvenir lui revient par flashs : le trentenaire sent une panique sourde monter en lui. Et si ses choix de vie reposaient finalement sur un mensonge ?
Dans Roule Yann, Roule, François Julia reconstruit la mécanique des traumatismes, du déni jusqu’à l’acceptation. Une exploration éloquente de la fuite qui s’impose parfois malgré soi.
Une introspection qui permet au personnage Yann, jeune directeur ambitieux de faire un point sur sa vie. Un début de burn-out ou un début de lucidité l'amène à passer une nuit dans les affres de ses souvenirs, d'ouvrir les vannes de ses émotions. C'est une plongée dans sa vie mais surtout dans son inconscient qui l'a formaté.
C'est surtout le portrait d'un homme enfermé limité par son inconscient, qui se doit de faire ses preuves parce qu'il a échoué une fois.
Malgré ce récit de soi et sur soi, le rythme du livre n'est pas ennuyeux passé la première partie qui se révèle technique car le personnage fait corps avec sa fonction. Il s'inquiète de stratégie, de relations professionnelles et dresse le portrait du directeur carriériste inhumain. Les barrières enfin baissées sur son passé lui permettent de se comprendre et de se reconnaitre. Le récit psychologique met en évidence les conséquences à long terme d'un stress traumatique.
Au bout de cette nuit, une prise de conscience est abordée et les liens qu'il avait rompus font le sauver. Un récit finalement ouvert sur l'espoir et la vie.