11 Juin 2023
Par une sombre nuit d’hiver, une petite troupe de policiers fait sa ronde dans les terrains vagues des barrières. Soudain, d’atroces cris se font entendre en provenance d’un cabaret de triste réputation, la Poivrière.
Les policiers accourent, mais il est déjà trop tard : trois cadavres gisent sur le sol tandis qu’un homme à l’air féroce et déterminé tient les policiers en joue, prêt à s’enfuir. C'est grâce au seul sang-froid d’un jeune agent, Lecoq, que l’on parvient à s’en saisir.
Lecoq est un jeune homme fougueux, brillant et ambitieux qui vient de rejoindre la police et qui espère imposer son propre système d’enquête, basé sur les faits et déductions.
Il pressent que ce qui vient de se passer n’est pas un simple règlement de comptes et demande à être chargé de l’enquête. Son intuition est-elle juste ? Les faits semblent pourtant plaider contre lui.
Coups de théâtre et rebondissements se succèdent jusqu’au terme de ce premier livre, mais ce n'est que dans le deuxième opus « L’Honneur du nom » que toute la lumière sera faite sur cette incroyable énigme.
Auteur / contexte :
Émile Gaboriau, né en 1832, est souvent considéré comme le précurseur, méconnu sans doute en raison de son décès précoce en 1873, du roman policier. Dès l’Affaire Lerouge, qui connaît un immense succès, Émile Gaboriau introduit le personnage de Monsieur Lecoq, un jeune inspecteur ambitieux de la sûreté, qu’il étoffe dans le roman éponyme. Le jeune homme raisonne en utilisant des méthodes déductives qui excitent la défiance et la jalousie de ses collègues, mais semblent faire preuve d’une certaine efficacité. Elles seront d’ailleurs reprises quelques années plus tard par un certain Sherlock Holmes…
Je sors de Paris, à la fin du XIXème siècle, enchantée d'avoir rencontré l'ancêtre de Sherlock Holmes le jeune Monsieur Lecoq, perspicace et tenace jeune inspecteur. Je viens d'écouter une véritable enquête policière, je dirais même un classique du genre : et par la narration de l'intrigue, simple et logique et par la prestation audio du lecteur, à l'intonation grave.
Habituée à lire ou écouter les thrillers modernes, c'est un véritable retour aux sources : le récit de la première intervention de Monsieur Lecoq, jeune inspecteur dans une enquête policière. Rien de scientifique dans tout cela, pas de moyens modernes, seulement un personnage intelligent qui fait preuve d'observation et de déductions.
De rebondissements en rebondissements, on ne s'ennuie pas dans un décor sordide, celui d'une auberge et des rues du Paris de l'époque. Ce qui est agréable aussi est la langue presque pure de l'époque, énoncé par cette voix grave. L'enquête est sérieuse ! Un audio agréable qui permet de se replonger dans des enquêtes classiques.
Je ne connaissais pas ce personnage, qui a visiblement inspiré Sherlock Holmes mais qui a disparu des mémoires. Bonne initiative de nous permettre de le redécouvrir.
Babelio :
Monsieur Lecoq est certainement le grand chef-d'œuvre de son auteur, peintre authentique de la société du Second Empire. Toutes les astuces du roman-feuilleton s'associent à la création d'un genre dont Gaboriau (1832-1873) reste le pionnier incontestable.