Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bienvenue dans mon univers : celui de la lecture. Pas un jour sans livre, que cette lecture soit plaisir ou outil de travail. Partager ce plaisir, aider à l'accès à la lecture est le but de ce blog. Passer un livre, passer des idées, passer l'envie de lire .... " J'aime à croire qu'on lit pour ne plus se sentir aussi seul, pour prendre conscience que quelqu'un est déjà passé par là et a eu les mêmes pensées , les mêmes réactions , quelqu'un qui a affronté les mêmes dilemmes, doutes et regrets que vous. " La symphonie des hasards , Livre 2 Douglas Kennedy

Mon année de repos et de détente Ottessa Moshfegh Fayard littérature étrangère

Mon année de repos et de détente      Ottessa Moshfegh      Fayard littérature étrangère

   Le titre m'a attiré , j'étais curieuse de découvrir en quoi allait consister cette année de repos.

                                Quatrième de couverture :

« J’'avais commencé à hiberner tant bien que mal à la mi-juin de l’an 2000. J’'avais vingt-six ans... J'’ai pris des cachets à haute dose et je dormais jour et nuit, avec des pauses de deux à trois heures. Je trouvais ça bien. Je faisais enfin quelque chose qui comptait vraiment. Le sommeil me semblait productif. Quelque chose était en train de se mettre en place. En mon for intérieur, je savais- – c’'était peut-être la seule chose que mon for intérieur ait sue à l’'époque – - qu’'une fois que j’'aurais assez dormi, j’'irais bien. Je serais renouvelée, ressuscitée... Ma vie passée ne serait qu'’un rêve, et je pourrais sans regret repartir de zéro, renforcée par la béatitude et la sérénité que j’'aurais accumulées pendant mon année de repos et de détente. »

Jeune, belle, riche, fraîchement diplômée de l'’université de Columbia, l’'héroïne du nouveau roman d’'Ottessa Moshfegh décide de tout plaquer pour entamer une longue hibernation en s’'assommant de somnifères. Tandis que l’'on passe de l’'hilarité au rire jaune en découvrant les tribulations de cette Oblomov de la génération Y qui somnole d'’un bout à l’'autre du récit, la romancière s’'attaque aux travers de son temps avec une lucidité implacable, et à sa manière, méchamment drôle."

Dès le début l'objectif est fixé : le personnage principal , une jeune femme que la vie a gâtée, physiquement, intellectuellement et socialement s'isole, se dé-sociétarise volontairement.

"Je voulais simplement dormir tout le temps. J'avais un plan."      Pge 22.

Rien ne lui plaît, rien ne l'intéresse , même la présence de son amie Reva dont les visites au contraire l'importunent. Elle se traîne donc dans sa vie qu'elle va peu à peu abandonner et dans son appartement qui devient son huis clos.

Le roman est le récit de ses réflexions, il raconte son passé , on y découvre ainsi sa vie ,sa famille, ses tentatives d'amour , ses failles; et son présent : son vécu avec sa médication impressionnante. D'ailleurs de nombreuses paragraphes se résument à une liste des médicaments pris, leurs posologies et leurs effets.

Ce roman m'a paru typique des romans américains : les personnages sont tous des angoissés et des névrosés

"...Je me sens tellement triste. Tellement abandonnée. Je me sens seule, très seule.
- On est tous seuls, Reva."
C'était la vérité : je l'étais, elle l'était. Je ne pouvais la réconforter plus. "

qui tentent de vivre dans la jungle quotidienne par le biais de moyens illusoires des sociétés modernes : alcool, médicament, achat de marques ….

L'auteur nous brosse des portraits caustiques d'américains : Mrs Turtle, une psychiatre plus atteinte que sa patiente et incompétente, seulement ici distributrice officielle de drogues médicamenteuses ; Trevor et Ken , américains typiques, travaillant dans les bureaux, gagnant bien leur vie et amant minable voire homo refoulé ; Reva, la meilleure amie, envieuse, campagnarde désireuse de s'intégrer dans la grande ville en adoptant les codes vestimentaires…, angoissée aussi par la mort de sa mère, par son manque de confiance; une galerie d'artistes, tous aussi snobs ,pseudo-cérébraux...  

Des portraits caricaturaux qui stigmatisent la société américaine et l'art. 

"Chez Ducat, les œuvres d'art étaient censées être subversives, irrévérencieuses, choquantes quand en réalité ce n'était que de la sous-contre-culture formatée, "punk avec de l'argent"..."
page 47 

D'ailleurs je me suis demandée si cette expérience que nous relate la narratrice penchait vers l'expérience existentielle( l'expression non avouée d'une dépression ) ou une expérience artistique, tant ce sommeil est organisé, presque mis en scène.

Cette expérience pose des questions et l'attitude du personnage principal m'a énervé souvent : comment peut-on en toute conscience  s'automédicamenter ? 

Pourtant j'ai eu envie de suivre le parcours de ces personnages, de connaître la fin. Je suis étonnée de cette envie de finir la lecture de ce roman.

En fait je suis admirative de l'écriture de ce roman car écrire un pavé de 300 pages sur le sommeil est en soi un exercice impressionnant.  

 

smileyMerci au cercle des lecteurs du Furet du Nord qui m'a offert la possibilité de découvrir ce livre en avant-première.

smileyMerci au Furet du Nord de Coquelles 62, pour son accueil. 

 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article