Le sang du Torii Paule Dickinson Librinova

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https://drive.google.com/file/d/12AlcGuL5vR7gwIhVXFOdCA_Md1ikrfkG/view?usp=sharing

Résumé

Entre 1935 et 1945, plongez dans un Japon entre splendeur et désolation et dans l’histoire d’une femme déchirée entre choix et destinée.

Ce n’était qu’une mélodie basse et lente, ce n’était que mon sang qui gouttait sur le sol. Quelques gouttes d’abord, celle de mon mariage et d’un voyage, de la première morsure d’un Japon en transformation, d’un pays dont je ne connaissais à l’époque que le nom.

Ce n’était que quelques notes de peine et de silence, celles des années qui passaient sans parler et puis qui s’arrêtaient, sans que rien n’ait changé à part le monde entier. Dix ans loin de chez soi, font d’un pays étranger, un foyer, c’était ce que je m’étais répétée, mais ce n’était pas le temps passé qui m’avait attaché à cette terre éloignée, mais l’amour d’une mélodie, celle qui résonnait toujours aujourd’hui, malgré le sang du Torii.

J'ai apprécié ce récit de vie introspectif qui permet de suivre la vie d'une jeune femme française Clémence qui va réussir à échapper à son destin : celui d'un mariage arrangé par un père qui l'ignore, pour se construire une nouvelle vie dans un autre pays. 

Par ses confidences, on suit ses ressentis face à la découverte d'un autre pays et d'une nouvelle culture. En effet elle s'éprend de Shuji, japonais qui ne peut quitter la France sans elle et qui l'épouse. Elle suit ainsi son mari dans son pays et sa famille avec qui elle va devoir vivre.  Elle aura avec cet homme une nouvelle vie, une nouvelle famille, elle aura deux enfants : Naoki un garçon et Ayana, une fille.

"Ce qui m'intéressait, c'était de montrer que malgré tout ce qui séparait, il pouvait y avoir une unité et que les sentiments pouvaient être plus forts que toutes les barrières des hommes..."

   Par amour elle va devoir se conformer aux règles, moeurs du Japon. Cette fiction autobiographie nous permet de découvrir au rythme de la narratrice cette société discrète et secrète, ses coutumes, ses moeurs qui nous sont totalement étrangers : la famille, le respect, le vivre entre soi, le vivre-soi, le thé et sa cérémonie, sa langue et son écriture... Plongeant le lecteur dans une atmosphère cocooning, un pays qu'il n'a plus envie de quitter non plus. 

Tout en découvrant au fil des jours et des années, la façon de se comporter dans la société japonaise,  Clémence réfléchit, philosophe, met en mots, met en poème ...la lecture de ce récit est agréable, et intense : elle aborde des questions universelles et intemporelles et notamment l'amour, le respect, le temps, la vie... 

Elle aborde aussi à mon avis la liberté des Hommes, celle de choisir sa vie, comme elle l'a elle même fait, mais aussi celle de la condition humaine face à la société, face aux conventions, face aux Etats qui qu'on le veuille ou non nous oblige à subir ( les dernières pages sur les traumatismes du Japon pendant la 2nde Guerre Mondiale m'ont touchée ).

Une lecture comme un bonbon, à la saveur mystérieuse et exotique. 

" Ce qu'il y avait dans mes mots, ce n'était pas seulement mon histoire, mais aussi ma faim, ma soif de pouvoir dire et ressentir. De respirer et de savoir que l'humanité vivait, de voir mes enfants sourire, d'être celle qui n'avait pas toujours à parler de tristesse..." 

"Ce qui m'intéressait, c'était de montrer que malgré tout ce qui séparait, il pouvait y avoir une unité et que les sentiments pouvaient être plus forts que toutes les barrières des hommes..."