Bienvenue dans mon univers : celui de la lecture. Pas un jour sans livre, que cette lecture soit plaisir ou outil de travail. Partager ce plaisir, aider à l'accès à la lecture est le but de ce blog. Passer un livre, passer des idées, passer l'envie de lire .... " J'aime à croire qu'on lit pour ne plus se sentir aussi seul, pour prendre conscience que quelqu'un est déjà passé par là et a eu les mêmes pensées , les mêmes réactions , quelqu'un qui a affronté les mêmes dilemmes, doutes et regrets que vous. " La symphonie des hasards , Livre 2 Douglas Kennedy
Résumé Babelio / Masse critique
Acheter un dieu en Inde, concevoir une Église dans la Silicon Valley et lancer une religion mondiale à New York. Entrez dans la conjuration !
Face à la crise de foi que le monde traverse, Juan Pablo Meneses abandonne son poste de rédacteur en chef et part en Inde pour trouver un dieu esseulé, adoré de personne, afin de se l’approprier et de fonder sa propre religion. Une fois son dieu en poche, il s’envole pour la prestigieuse école de commerce Stanford où il conçoit son Église à la manière d’une start-up, puis il achève son périple à New York où il inaugure en grande pompe sa religion le jour du Black Friday. Enquête loufoque aux accents de conte philosophique, Un dieu à soi est une véritable épopée et une réflexion sur la croyance, l’hyperconsumérisme et l’avenir du journalisme dans un monde surmonétisé.
Quelle drôle d'idée que d'avoir un dieu à soi ! Quelle drôle d'enquête devrais-je dire, puisque d'enquête il est question et journalistique de surcroît, fruit d'une longue réflexion donc.
En effet je découvre à la lecture que l'auteur journaliste chilien est en train d'écrire le 3ème tome de sa trilogie consacrée au consumérisme. Il part donc de la réflexion que l'argent peut tout acheter et dans les premiers tomes, cherche à acheter un animal puis un enfant ...ici c'est un dieu .
L'auteur nous entraine donc dans son monde de pensées et dans son voyage pour acheter un dieu. Une fois obtenu, il ne va pas s'arrêter là et il va pousser plus loin sa réflexion et continuer pour imposer son dieu, créer une église... et inventer la "religion itinérante". Rencontrant de nombreux acteurs dans le domaine de la religion, traditionnelle et autres, il passe de l'Inde aux Etats-unis, écoutant le discours des uns et des autres, prenant des éléments ici ou là pour saisir ce qui constitue une religion. C'est un ouvrage très intéressant que le journaliste définit comme du "journalisme cash" qui nous fait voyager et découvrir les us et les coutumes autour du monde. Il offre aussi un regard tendre et ironique sur nos croyances, sur nos sociétés. Il nous rappelle constamment son propos qui est purement narratif ; l'objectif étant de raconter son enquête . Intéressant et loufoque, il décrit quand même l'absurdité des croyances basées sur la volonté de croire, et se moque de ceux -et il nous montre la Silicon Valley , lieu de spiritualité - qui créent de nouveaux besoins, de nouvelles modes, de nouvelles croyances, un nouvel Eldorado. Quoiqu'il en soit, tout résulte de la parole, de la communication, même son livre qui n'existe pas encore et dont l'auteur parle déjà leur de ses rencontres racontées dans le livre 😶une sérieuse mise en abyme ! Il invente donc autour de son dieu, une mythologie et un fonctionnement qu'il a voulu virtuel.
C'est un récit agréable à lire comme une celui d'une quête, celle de la création de la religion itinérante. C'est aussi et surtout un récit essai au sens où il décortique nos croyances, nos méthodes de consommateurs.