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Bienvenue dans mon univers : celui de la lecture. Pas un jour sans livre, que cette lecture soit plaisir ou outil de travail. Partager ce plaisir, aider à l'accès à la lecture est le but de ce blog. Passer un livre, passer des idées, passer l'envie de lire .... " J'aime à croire qu'on lit pour ne plus se sentir aussi seul, pour prendre conscience que quelqu'un est déjà passé par là et a eu les mêmes pensées , les mêmes réactions , quelqu'un qui a affronté les mêmes dilemmes, doutes et regrets que vous. " La symphonie des hasards , Livre 2 Douglas Kennedy

Vivre avec nos morts Delphine Horvilleur Grasset

#Vivreavecnosmorts #NetGalleyFrance

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                                         Résumé  #Vivreavecnosmort #NetGalleyFrance

                                                          Petit traité de consolation

« Tant de fois je me suis tenue avec des mourants et avec leurs familles. Tant de fois j’ai pris la parole à des enterrements, puis entendu les hommages de fils et de filles endeuillés, de parents dévastés, de conjoints détruits, d’amis anéantis… »

 

Etre rabbin, c’est vivre avec la mort : celle des autres, celle des vôtres. Mais c’est surtout transmuer cette mort en leçon de vie pour ceux qui restent : « Savoir raconter ce qui fut mille fois dit, mais donner à celui qui entend l’histoire pour la première fois des clefs inédites pour appréhender la sienne. Telle est ma fonction. Je me tiens aux côtés d’hommes et de femmes qui, aux moments charnières de leurs vies, ont besoin de récits. »

 

A travers onze chapitres, Delphine Horvilleur superpose trois dimensions, comme trois fils étroitement tressés : le récit, la réflexion et la confession. Le récit d’ une vie interrompue (célèbre ou anonyme), la manière de donner sens à cette mort à travers telle ou telle exégèse des textes sacrés, et l’évocation d’une blessure intime ou la remémoration d’un épisode autobiographique dont elle a réveillé le souvenir enseveli.

 

Nous vivons tous avec des fantômes : « Ceux de nos histoires personnelles, familiales ou collectives, ceux des nations qui nous ont vu naître, des cultures qui nous abritent, des histoires qu’on nous a racontées ou tues, et parfois des langues que nous parlons. » Les récits sacrés ouvrent un passage entre les vivants et les morts. « Le rôle d’un conteur est de se tenir à la porte pour s’assurer qu’elle reste ouverte » et de permettre à chacun de faire la paix avec ses fantômes…

 

 

                                                                                  Mon ressenti

 

 Je me suis dirigé vers cette lecture pour le titre qui m'a interpellé. Ce thème universel nous interroge à certains moments de notre vie.

C'est sans regret que j'ai découvert cet ouvrage, recueil d'anecdotes et de réflexions d'une femme rabbin, ce que j'ignorais avant la lecture. Sans trouver de réponse, (ce dont l'auteure nous prévient) j'ai trouvé un apaisement, une ouverture face à mon propre vécu, à mes propres réflexions.

    Cet ouvrage permet aussi de répondre à notre curiosité de lecteur, puisqu'il nous offre des récits de vie ou plus tôt de fin de vie de personnes connues et inconnues (la mort réunissant tout le monde). J'ai trouvé très juste cette façon de rendre hommage au défunt par les mots, par le récit, tout en glorifiant la vie  :

     "Ne jamais raconter la vie par sa fin mais par tout ce qui, en elle, s'est cru "sans fin".

Savoir dire tout ce qui a été et aurait pu être, bien avant de dire ce qui ne sera plus."

Puisque c'est là l'objet du texte, rendre hommage à la vie, célébrer la vie puisque c'est elle qui est l'important au final (!) avant la mort. Tout est vie, sans le mort (vivre sans ) et même après notre propre mort, la vie se poursuit... Un texte existentialiste. En tout cas le récit de la pratique de ce rôle qu'a endossé l'auteure du texte : rabbin, accompagnatrice des défunts et surtout de leur proche.

Mais surtout ce texte m'a permis , alors que ce n'est pas le propos premier de l'auteure de découvrir un mode de pensée que je connais peu, celui de la religion juive, en découvrant des rituels, des expressions, des références et surtout de réfléchir aux croyances, aux pratiques de tous et de chacun. 

C'est une réflexion qui passant d'un souvenir, de l'évocation d'une célébration à une autre, d'un ressenti à un autre, amène à regarder les rituels, les croyances de tous et de les appréhender. Finalement d'ouvrir les yeux sur ce questionnement universel auquel chacun apporte -ou pas- ses réponses, et donc de remettre à sa place la laîcité en France : 

"La laïcité française n’oppose pas la foi à l’incroyance. Elle ne sépare pas ceux qui croient que Dieu veille, et ceux qui croient aussi ferme qu’il est mort ou inventé. Elle n’a rien à voir avec cela. Elle n’est fondée ni sur la conviction que le ciel est vide ni sur celle qu’il est habité, mais sur la défense d’une terre jamais pleine, la conscience qu’il y reste toujours une place pour une croyance qui n’est pas la nôtre."

 

     Je remercie l'auteure de nous avoir confié ces moments précieux sur le mystère que nous vivons tous, ce passage obligé pour nos proches et nous même. D'avoir réussi à confronter son lecteur à sa propre finitude avec douceur.

C'est pour moi une lecture nécessaire, une belle approche de l'humanité et son sous-titre n'est pas usurpé : "Petit traité de consolation"

Personne ne sait parler de la mort, et c'est peut-être la définition la plus exacte que l'on puisse en donner. Elle échappe aux mots, car elle signe précisément la fin de la parole. Celle de celui qui part, mais aussi celle de ceux qui lui survivent et qui, dans leur sidération, feront toujours de la langue un mauvais usage.

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