Bienvenue dans mon univers : celui de la lecture. Pas un jour sans livre, que cette lecture soit plaisir ou outil de travail. Partager ce plaisir, aider à l'accès à la lecture est le but de ce blog. Passer un livre, passer des idées, passer l'envie de lire .... " J'aime à croire qu'on lit pour ne plus se sentir aussi seul, pour prendre conscience que quelqu'un est déjà passé par là et a eu les mêmes pensées , les mêmes réactions , quelqu'un qui a affronté les mêmes dilemmes, doutes et regrets que vous. " La symphonie des hasards , Livre 2 Douglas Kennedy
28 Août 2020
Pour préparer cette rentrée, j'ai lu 2 textes qui immergent le lecteur dans l'univers scolaire :
- un connu G 229 de Jean-Philippe Blondel chez Buchet-Castel
Résumé
Deuxième étage, troisième porte à gauche. Depuis vingt ans, la G229 est son royaume. La table en U. Le rétroprojecteur. Toute une génération d'élèves s'est assise là. Et Monsieur B. d'enseigner, de s'énerver, de s'attendrir. Passeur de mots, passeur de vie. Entre ceux qui rament et ceux qui s'envolent. Les parents d'élèves, les inspections tatillonnes, le temps qui passe... Parce qu'il y a un homme, derrière le prof, et tout un roman derrière le bureau…
J'ai aimé ce récit d'une vie professionnelle qui permet d'entrer dans le métier, dans l'appréhension de ce métier plus complexe qu'il n'y paraît.
" Des relations de travail. Je ne sais pas encore aujourd’hui ce que ça recoupe. Il y a des collègues que je côtoie depuis si longtemps que j’ai l’impression de les connaître par cœur – simplement, je ne sais pas si c’est vrai ou pas. Ce qui est sûr, c’est que je peux dire s’ils prennent des cafés, court long sucré non sucré, cappuccino noisette, que je peux donner le nom de leurs enfants, leurs âges et ce qu’ils deviennent. Que je peux reproduire leurs tics de langage, leurs tics corporels aussi. Est-ce que c’est de l’amitié, ça ? Est-ce que c’est de l’intimité ? "
Un métier qui enchaîne l'individu dans un cadre imposé, dans une attitude obligée mais qui confronte à la société . Monsieur B en évoquant ses souvenirs trace un portrait de ces générations de jeunes et de cette administration. Il permet ainsi d'appréhender une vision de la société dont personne ne parle surtout pas l'administration qui pond des référentiels sans s'inquiéter de la réalité du terrain et des apprenants. J-P Blondel évoque son parcours quotidien en y mettant sa passion du métier.
"C'est bizarre, des fois, comme c'est. On croirait pas quand on arrive qu'on va rester si longtemps. Et puis le temps passe et voilà."
Un texte profondément humain entre illusion et désenchantement sur une vocation.
- un nouveau texte de Francis Dolmani proposé par les éditions Librinova et NetGalley #Enpremièreligne #NetGalleyFrance
Charlie Daniello est professeur d’anglais en lycée professionnel, un métier qu’il n’a pas vraiment choisi et dans lequel il peine à se réaliser mais qui lui permet de gagner correctement sa vie, au prix toutefois de souffrances et de frustrations fluctuantes au gré des classes et des années qui s’enchaînent avec plus ou moins de brio. L’arrivée dans son établissement de la divine Assia, une superbe franco-marocaine au charme ravageur, fera naître en lui une passion fulgurante, apte peut-être à transcender ses relatives inaptitudes et à lui faire oublier la vacuité d’une profession et d’une discipline trop souvent dénigrée par des élèves en manque de confiance et de repères. Un amour à sens unique qui fera également écho aux difficultés inhérentes à l’exil, à l’intégration et à la quête d’une identité propre et socialement acceptable. Mais la reconnaissance n’arrive pas nécessairement là où on l’attend le plus…
Une description bien réelle du métier d'enseignement avec son lot de relations soit avec les apprenants soit avec les professionnels de l'éducation : collègue, inspecteur, supérieur… Un récit qui est plutôt dans le désenchantement de ce métier.
J'ai trouvé intéressant le début romancé : l'histoire d'un rapprochement entre collègue au sein d'un établissement, l'histoire professionnelle et personnelle croisées mais très vite le roman décrit le quotidien de ce professeur d'anglais dans sa monotonie, dans les constats désenchantés de la réplique de la société que sont les jeunes, n'hésitant pas à comparer le métier à la guerre.
" Comme dans une guerre militaire, ce qui fait la différence, ce sont les soldats du front.."
Une vision amère du métier. "Le vrai métier c'est celui qui nourrit "