Bienvenue dans mon univers : celui de la lecture. Pas un jour sans livre, que cette lecture soit plaisir ou outil de travail. Partager ce plaisir, aider à l'accès à la lecture est le but de ce blog. Passer un livre, passer des idées, passer l'envie de lire .... " J'aime à croire qu'on lit pour ne plus se sentir aussi seul, pour prendre conscience que quelqu'un est déjà passé par là et a eu les mêmes pensées , les mêmes réactions , quelqu'un qui a affronté les mêmes dilemmes, doutes et regrets que vous. " La symphonie des hasards , Livre 2 Douglas Kennedy
10 Mai 2020
Dehors, il fait 5 °C, le temps est gris et venteux. Dans un instant, le prêtre va célébrer la messe d’enterrement de maman. Une coccinelle se pose sur ma main. D’où vient-elle, en ce mois de janvier ?
Quelques semaines plus tard, une deuxième coccinelle surgira, et d’autres encore… J’aimerais imaginer que c’est maman qui se manifeste, et, pourtant, le doute m’assaille. La prudence voudrait que je n’y croie pas, mais, au fil du temps, de nouveaux signes – un papillon, une biche, une bague… – m’entraînent dans un monde parallèle. Comme si les êtres disparus n’abandonnaient pas leurs proches et continuaient à les aider.
Saint Augustin et Victor Hugo auraient-ils raison : les morts seraient-ils « des invisibles, mais pas des absents » ?
Un livre à lire et à relire, dans le besoin, dans l'interrogation...
Un récit autobiographique émouvant et intrigant . Il est surtout universel.
Qui ne s'est pas interrogé à la mort de ses parents ou de ses proches ?
Qui n'espère pas une vie après la mort ? la preuve dans un monde à côté ?
Florence Belkacem dans un hommage sincère à sa mère puis ensuite à son père, ose publiquement raconter ce qu'elle a vécu, ce qu'elle a raconté à des amis qui ne l'ont pas cru ou l'ont cru perdue, face aux sceptiques, ose nous faire espérer et croire.
" Où es-tu , demande Hugo à sa fille
-Dans la lumière, lui aurait répondu Léopoldine"
Au milieu de la tristesse, elle vit son deuil mais reste ouverte aux signes : c'est d'abord des coccinelles, les "bêtes du bon Dieu", coccinella septempunctacta qui l'intriguent et qui deviennent rapidement pour elle la preuve de la présence de sa défunte mère. Pour affirmer cela, elle a fait des recherches dans les poèmes, chez les philosophes, qu'elle nous cite. Des références indéniables comme Victor Hugo, Artur Rimbaud, le chanoine Henry Scott Holland, Patricia Darré….
" Il faut croire avant toute preuve, car il n'y a point de preuves pour qui ne croit rien..." Alain
D'autant que d'autres signes se manifestent : papillon "ce billet doux plié en deux" de Jules Renard, biche, ... parfum et forcément médium.
" Le parfum, c'est le lien entre le monde visible et le monde invisible "
"Je décalque l'invisible " Cocteau
Elle s'interroge sur l'"âme", objet de nombreuses réflexions d'illustres penseurs ; Diderot, Freud... et la relation des vivants aux morts : Vinciane Despret (ethnologue, philosophe qui a écrit Au bonheur des morts) , Auguste Comte, Thomas Edison et son nécrophone.. Ce témoignage autobiographie est source de recherches, de connaissances. Le lecteur apprend des choses.
Certains ressortiront peut être incrédules tant le sujet est irrationnel et hors de nos modes de pensées sociétales. Pour ma part j'ai frissonné et j'en suis sortie émue. Chacun peut aussi en ressortir plein d'espoir.
Florence Belkacem a su transformer la douleur en sublime.
" L'au-delà est au-dedans" Maurice Zundel
C'est le devoir des vivants que de se souvenir de ceux qui ne sont plus."
La mort n'est rien, je suis simplement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi, vous êtes vous.
Ce que nous étions les pour les autres, Nous le sommes toujours.
...
Ne pleure pas si tu m'aimes Robert Charlebois
Réflexion sur la mort à partir d'un écrit de Saint-Augustin.
Merci à eMmA MessanA, collagiste